La Poste n’est plus ce qu’elle était. Notre bureau n’est plus un bureau de poste de plein exercice (Le seul lieu où les usagers peuvent effectuer toutes les opérations postales et financières est à Commercy). Il est au mieux un bureau de proximité (Moins de services et pas de conseiller financier).
En 2001, la durée d’ouverture du bureau était de 26h 30. La Poste a raboté cette durée pour parvenir à 15h aujourd’hui et 12h en 2015. A chaque fois, le même argument : modifier les horaires d’ouverture pour les adapter à l’activité effective comptabilisée du guichet : on était à 20h 30 en 2001, 14h 30 en 2008, 6h aujourd’hui. Depuis 2008, le maire refuse toute transformation du bureau de poste en autre chose. La donne a aujourd’hui changé et nous arrivons à un tournant.
Le conseil municipal a reçu, samedi 3 octobre, en réunion de travail, deux déléguées de la Poste, venues nous présenter les différentes formes de présences postales qui pourraient remplacer notre bureau de poste, à savoir :
- l'agence postale communale
- le relais poste chez un commerçant
- le facteur-guichetier, la dernière trouvaille, l’interlocuteur postal unique, présent toute la journée sur la commune et qui assure aussi bien la distribution du courrier le matin que la tenue du bureau de poste l'après-midi.
La Poste reste un service public, mais, comme toute entreprise, elle a maintenant l'obligation d'être rentable !
Notre bureau de poste reçoit en moyenne une trentaine de clients par jour mais devrait en recevoir bien davantage pour être "rentable". L'évolution du trafic au guichet de Pagny sur Meuse entre 2011 et 2013 est en baisse de 15 %.
Le bureau de poste
En principe, impossible de le supprimer selon la loi.
Mais nous n'avons pas la possibilité d'intervenir sur les horaires : cela est du ressort exclusif de La Poste qui fait comme cela l’arrange.
De plus l'évolution des bureaux de poste est encadrée par le contrat (Etat/Poste) de présence postale territoriale 2014-2016, tant sur le statut des bureaux que sur l'adaptation des horaires d'ouverture.
Il nous a donc été clairement dit que, si nous ne passions pas à l'agence postale communale, les horaires d'ouverture passeraient de 15 h à 12 h (le minimum) et qu'il y aurait mise en place d'un facteur guichetier en 2015. Actuellement, la préposée du bureau de poste est comptabilisée pour 6 h de travail effectif, calculées à partir des opérations enregistrées informatiquement. C'est plutôt réducteur de ce que fait la préposée.
Les conséquences pour l'usager seraient, d'une part la distribution du courrier le matin, et d'autre part l'ouverture du bureau de poste l'après-midi du lundi au vendredi et pas d'ouverture le samedi matin puisque distribution du courrier.
Or le samedi est le jour de plus grande fréquentation.
L'agence postale communale (APC)
Dans ce cas, cela devient la responsabilité de la commune. La Poste et l’Etat se débarrassent ainsi de leur obligation de service public vers la commune. La personne chargée de l'agence ne dépend plus de La Poste, mais devient employée communale. Elle sera suivie par un responsable de La Poste pour réussir la transition. La commune et le maire endossent soucis et problèmes.
Une aide de 1122 € mensuelle serait versée pendant 18 ans, durée du contrat. Cette compensation couvre plus ou moins le coût de l’emploi et de l’entretien. Elle dépendra aussi du lieu où sera le local postal. L’aménagement et le mobilier d’une APC sont payés par La Poste.
Quelques problèmes :
- la gestion de l'employé(e) communal(e) : nouveau ou partie du travail du secrétariat ?
- la responsabilité de la caisse postale : du ressort de la Poste en principe.
- les soucis majeurs de sécurité et de sécurisation de l'employé(e) communal(e) qui pourrait fort bien se retrouver seul(e).
- les locaux : utilisation des locaux actuels de La Poste ou local dédié à la mairie ou le secrétariat actuel ?
- les temps d'ouverture : fonctionnement limité à un horaire fixé mais un secrétariat largement ouvert comme le nôtre pourrait voir un défilé à toute heure de la journée et perturber le travail communal.
Le relais postal chez un commerçant
A chaque fois que l'on passe du bureau de poste à l'agence postale ou au relais commerçant, les services postaux se dégradent et se réduisent. Si le commerçant prend des vacances, il n'y a plus de service postal du tout. Il n’y a que des retraits de 150 € maximum.
Que ce soit en agence postale ou en bureau avec facteur guichetier, un particulier ne pourra retirer ou déposer que 350 € par semaine et par compte (dépannage financier) et il n'y a plus de conseiller bancaire. A noter que le préposé ne saura rien de vos comptes ; seulement s’il peut verser ou non le maximum de 350 €.
Le choix va donc se faire entre le maintien du bureau de poste et le passage à l'agence postale communale. Le conseil municipal doit y réfléchir pour trouver la moins mauvaise des solutions.
Le maire est aussi allé à Lacroix sur Meuse à une réunion sur les agences postales pour y rencontrer des maires qui ont franchi le pas, revu des responsables de la Poste, contacté un syndicat de la Poste.
Quelques échos de ces rencontres rapportés aux conseillers samedi :
Les maires rencontrés sont tous satisfaits de l’APC.
La Poste a des comptes à rendre comme toute entreprise : l’évolution (nécessaire, car La Poste a des concurrents comme Amazone) se fera en partenariat avec les élus sinon ce sera dans l’intérêt premier de La Poste, pas de la commune.
Le prochain contrat ne maintiendrait pas les 17 000 points de contact en France.
L’APC est une économie pour la poste, mais ce n’est pas encore suffisant pour la rentabiliser : donc s’attendre à la fermeture des bureaux de poste non rentables.
Assurance de durer 18 ans avec une APC, incertitude en 2016 pour le bureau de poste.
Avec l’APC on reste maître des horaires d’ouverture en journée et le samedi.
En 2000, il y avait en Meuse 87 bureaux de poste et 14 agences postales communales. Début 2015, il restera 30 bureaux de poste pour 60 APC. En 2015, de toute façon, à défaut d’un partenariat Poste/Commune, la Poste imposera le facteur guichetier à Pagny.
La représentante syndicale n’est pas très sereine pour l’évolution de La Poste dans les années à venir, et à partir du nouveau contrat Etat-Poste en 2016, on ne peut pas s’attendre à mieux, mais au renforcement du nombre d’APC sans peut-être les avantages actuels financiers et la durée du contrat (2 fois 9 ans).
En résumé : La seule vraie question qui se pose, en dernier ressort et hors de toute position de principe sur le rôle de la Poste, est de savoir, si l’on veut garder un service public pour notre population. Faut-il attendre 2016 (fin du contrat Etat/Poste) avec un risque certain de voir évoluer la Poste vers moins de services et vers la fermeture du bureau, ou vaut-il mieux assurer par contrat la pérennité d’une Agence Postale Communale pour les 18 ans à venir ?